mardi 1 janvier 2013

Que renaisse la France Orthodoxe !

Bonjour et Bienvenue,

Nous commencerons ici ce blog et cette nouvelle année, par une homélie de st Jean de Shangaï et de San Francisco. Cela pourrait paraître incohérent pour un blog souhaitant faire (re)découvrir les racines chrétiennes orthodoxes de la France à travers l'Histoire, les saints et les lieux qui leurs sont attachés, pourtant c'est bien grâce tout d'abord aux immigrés grec et russe (puis d'autres nations par la suite) que la flamme de la sainte foi orthodoxe a pu reprendre vie sur cette terre comme partout ailleurs en Occident, dissipant ainsi les ténèbres de l'hérésie et permettant aux occidentaux de retrouver le havre du Salut qu'est l'Eglise et de se désaltérer aux sources vivifiantes de l'antique foi chrétienne orthodoxe qui jadis fleurissait sur cette terre.
Aussi il est tout à fait légitime de commencer notre pèlerinage avec ce grand saint que fut Jean de Shangaï, parfois appelé l'Apôtre de la diaspora, auquel nous consacrerons d'autres messages, et de l'inaugurer avec cette homélie :

« Le Christ ressuscité a envoyé les apôtres prêcher dans tous les pays. L’Église du Christ ne fut pas fondée pour un seul peuple, pour un seul pays, mais pour le monde entier. Tous les hommes, tous les peuples, tous les pays sont appelés à la foi du Dieu véritable.
Les apôtres ont pleinement accompli l’ordre du Christ en parcourant toutes les nations. Simon le Zélote est allé en Angleterre ; Jacques, fils de Zébédée, en Espagne ; Thomas, aux Indes et, selon la Tradition, il a poursuivi jusqu’en Chine. L’apôtre André a prêché en Russie et en Grèce. Suivant la tradition établie, Lazare, le ressuscité après quatre jours, fuyant devant les Juifs qui voulaient le massa­crer, est arrivé en France. Avec ses sœurs, Marthe et Marie, il s’est installé à Marseille et a prêché en Provence. Trophime d’Arles et d’autres disciples d’entre les soixante-dix ont sillonné la France.
Ainsi, dès les temps apostoliques, la foi orthodoxe du Christ fut prêchée en Gaule, la France actuelle. C’est à l’Église orthodoxe qu’appartiennent saint Martin de Tours, le grand Cassien, fondateur de l’abbaye de Marseille où, durant de longues années, il donna l’exemple de la vie ascétique, saint Germain de Paris et sainte Geneviève, parmi une multitude d’autres. Voilà pourquoi la foi orthodoxe n’est pas, pour les Français, celle d’un peuple étranger. C’est la leur, confessée ici, en France, par leurs ancêtres depuis les temps anciens : elle est la foi de leurs pères.
Sincèrement et chaleureusement, nous souhaitons que la foi orthodoxe, dans sa forme propre au génie français, rétablie sur le sol de France, redevienne pour tout son peuple la foi maternelle, comme elle l’est demeurée pour les Russes, les Serbes, les Grecs, selon l’esprit particulier de chacun de ces peuples.
Le propre du calendrier oriental — le pentecostaire — glorifie aujourd’hui (1), tout comme le sanctoral occidental, le saint archange Michel, qui s’est manifesté également, en Orient et en Occident, afin de vivifier les forces spirituelles des hommes pour les actes héroïques, de même qu’il inspira jadis à Jeanne d’Arc la lutte pour la liberté de la France.
Aujourd’hui, selon l’ancien calendrier, l’Église orthodoxe glorifie le saint apôtre Marc, l’un des quatre évangélistes qui, avant de partir pour Alexandrie, vint en Europe occidentale où il écrivit son saint Évangile — à Rome — en latin même selon certains.
À présent, nous en avons la conviction, l’élévation politique et patriotique de la France s’accomplit : qu’elle soit unie à son élévation spirituelle ! Que renaisse la France orthodoxe et que la bénédiction divine soit sur elle ! »

(1) Il s'agit ici des tropaires au saint archange figurant dans l'office du paralytique.

Extraite du livre de Bernard Le Caro, Saint Jean de Changhaï, Lausanne, L’Âge d’Homme, 2006, p175-176.

Une homélie remarquable de saint Jean de Shanghaï et San Francisco, prononcée lorsqu'il était archevêque du diocèse d'Europe occidentale de l'ÉORHF (Eglise Orthodoxe Russe Hors Frontières) le 8 mai 1960 après avoir célébré pour la première fois la Liturgie en français en l'église saint-Irénée à Paris.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire